Bref tour d'horizon des manifestations d'antisémitisme dans quelques pays : Tchécoslovaquie, Royaume-Uni, Italie, Belgique, Japon, Inde. L'évolution du phénomène pour la période 1945-1993 y est étudiée en relation avec les deux événements historiques majeurs qui l'ont marqué (à savoir le nazisme et la création de l'Etat d'Israël) et avec les représentations liées aux juifs prévalant dans chaque pays examiné.
L'auteur s'interroge sur le caractère opératoire du concept d'antisémitisme dans le contexte polonais et sur la possibilité d'être à la fois juif et Polonais en Pologne au 20ème siècle. Il analyse les mécanismes d'occultation et de délégitimation culturelle de l'antisémitisme, puis ses articulations en tant que fait social et politique en se référant à l'histoire. Il est apparu avant 1940, avec la «solution» de l'expulsion des juifs, pendant la guerre avec le génocide, puis a fait peau neuve avec le mythe du judéo-communisme à l'époque du communisme, il a persisté après l'effondrement de celui-ci, avant de devenir, récemment, objet de réflexion et de recherche.
L'antisémitisme et le sort des juifs soviétiques à travers l'histoire de la Russie, du premier tsar Ivan le Terrible à nos jours, 1530-1993. Les multiples manifestations et formes d'antisémitisme sont examinées : dans la grande littérature russe du 19ème; dans les mesures prises par les dirigeants successifs : les premiers pogromes en 1881 décidés par Alexandre III, les persécutions, campagnes de haine populaire mises en place par Staline (J.) et poursuivies par Khrouchtchev (N.), périodes suivies d'une ère de stagnation puis de la Perestroïka avec la liberté, pour les juifs, d'émigrer vers Israël. Enfin actuellement, la propagande antisémite a trouvé un terrain propice dans un pays déstabilisé.
Etude de l'antisémitisme au Moyen-Orient à travers les prises de position et idéologies du mouvement islamiste musulman et à travers les stéréotypes des juifs véhiculés par les médias et la littérature : de l'éveil de la religiosité à l'islam politique. Analyse de la conception musulmane classique du peuple juif et de l'apparition d'une dimension politique avec la création de l'Etat d'Israël. Genèse de l'antisémitisme arabe, introduit par les Européens au Moyen-Orient et trouvant son expression dans l'antisionisme, un jihad religieux, culturel et politique sous-tendu des textes et discours appropriés.
La situation des juifs au Maghreb et les relations juifs-musulmans sont examinés dans leur généralité par une approche historico-religieuse et politique. L'accent est mis sur le statut social - la dhimmitude- réservé depuis l'avènement de l'islam à toutes les minorités religieuses vivant en pays musulman, et sur l'événement majeur que fut la création de l'Etat d'Israël en 1948. Cette nouvelle situation offrit aux juifs la possibilité d'émigrer et d'échapper à la marginalisation, et aux Arabes une nouvelle cible pour le jihad ainsi qu'un nouveau mode d'expression de l'antisémitisme par le biais de l'antisionisme.
Réflexion sur les rapports de l'antisionisme et de l'antisémitisme contemporains dans les représentations et stéréotypes liés aux juifs. L'auteur démonte les mécanismes de l'emploi du mot «sionisme» ou «sioniste» qui relève du codage (possibilité de dire l'indicible en toute impunité) et qui permet une assimilation entre les éléments objectifs de la politique israélienne et les représentations relatives aux juifs en général. Le concept : sionisme donne ainsi à l'antisémitisme une légitimité en s'abritant derrière des considérations de politique internationale.
L'auteur s'interroge sur la pertinence du surnom de « Jérusalem de l'Ouest » attaché à Amsterdam, ville-refuge des juifs depuis le 17e siècle et montre que l'absence d'antisémitisme aux Pays-Bas est une vision idéalisée de la réalité. Il retrace l'histoire de l'antisémitisme dans le contexte néerlandais de 1945-1993 à travers l'analyse de prises de positions politiques, de publications des Eglises (protestantes et catholique), d'interventions des medias, de la recrudescence d'actes profanatoires ou racistes envers les juifs depuis les années 90.
Bref historique des prises de position du Saint Siège à l'égard des juifs et de l'antisémitisme, de Pie XII à Jean-Paul II, 1943-1993 : de l'indifférence au dialogue. Etude des diverses étapes de cette évolution : la convocation par Jean XXIII d'un concile oecuménique (Concile Vatican II) en 1962, qui fut à l'origine d'une révision des relations chrétiens-juifs, du revirement des représentations bibliques du peuple juif; la reconnaissance de l'Etat Juif par Jean-Paul II en 1991; la rédaction d'un nouveau catéchisme en 1992 notant l'origine juive de Jésus.
Cette étude de l'antisémitisme aux Etats-Unis, 1945-1993, souligne que ce pays, contrairement à ceux d'Europe, n'a pas connu dans son passé (avant la Deuxième Guerre mondiale) une réelle tradition d'antisémitisme hormis les actions du Ku Klux Klan vers 1840 à 1870. Les formes, manifestations, tendances de l'antisémitisme telles qu'elles sont apparues depuis 1945 sont analysées dans le détail : persécutions provenant de l'élite WASP, du peuple, des minorités ethniques (les Noirs), du gouvernement («chasse aux sorcières» instaurée par le Sénateur Mac Carthy (J.)), antisionisme véhiculé par la nouvelle gauche, fondamentalisme protestant, témoignent des préjugés contre les juifs. Cependant de récents sondages d'opinion attestent le déclin de l'antisémitisme.
L'antisémitisme en Allemagne, depuis l'extermination des juifs jusqu'à l'époque contemporaine, 1938-1993, est abordé dans ces deux analyses sous ses aspects historiques, politiques, idiologiques. L'étude des causes du génocide, des données statistiques, des crimes, des formes de réparation, du rôle des Eglises, de la permanence de l'antijudaïsme et de la perpétuation de l'antisémitisme dans la politique étrangère (propagande contre l'Etat d'Israël) aussi bien que dans les relations interethniques quotidiennes (toute forme d'exclusion visant l'étranger) conclut à la menace toujours actuelle de l'expression violente de la haine.
Dans cette étude de l'antisémitisme contemporain dans la péninsule ibérique - Espagne et Portugal - et en Amérique Latine, l'auteur met en évidence le poids de l'histoire, remontant à l'édit d'expulsion des juifs d'Espagne le 31 mars 1492. Elle analyse les manifestations antisémites durant la période moderne et contemporaine également, en relation avec l'activisme des partis d'extrême-droite et les événements de la politique internationale : le balancement entre hostilité et sympathie pour les juifs caractérise la Péninsule Ibérique; l'étude de cas consacrée à l'Argentine, au Brésil, à l'Uruguay, au Mexique révèle que c'est dans le premier de ces pays que la menace d'un renouveau antisémite est le plus marquée.
Réflexion sur l'antisémitisme, une « tradition » ancrée dans l'histoire de la France, avec des périodes d'hostilité ou de regain. Ce phénomène est analysé dans sa complexité en distinguant les grandes étapes qui l'ont caractérisé au cours du demi-siècle passé, en étudiant les diverses prises de position qu'il a suscité chez les intellectuels français, au sein des partis politiques, des Eglises, ou de l'opinion publique. L'accent est mis sur le «réveil de l'hydre antisémite» en 1975 et sur ses manifestations publiques patentes depuis 1979, ainsi que sur l'analyse des facteurs historiques qui ont contribué à enraciner l'antisémitisme dans la réalité sociale française.
Cette étude de l'antisémitisme en Autriche s'attache d'abord au rôle des juifs, dans le domaine culturel et littéraire, avant la main-mise hitlérienne, et aux facteurs qui ont activé la judéophobie facilitant ainsi la pénétration du nazisme dans le pays. C'est ensuite l'évolution et les manifestations de l'antisémitisme au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale qui sont étudiées, puis les agissements du chancelier KREISKY (B.) (1970-1983) et du président de la république WALDHEIM (K.) (1986-1992) qui sont examinés, dans leur politique intérieure aussi bien qu'extérieure (en relation avec la communauté juive, autrichienne et internationale). Enfin les récents revers du Parti Libéral (FPO) permettant de conclure à un recul de la xénophobie.m
L'auteur donne ici les résultats d'une enquête à travers les continents et les textes sur ce que sont aujourd'hui les Samaritains, l'un des plus petits peuples de la terre : ils ne sont guère plus de cinq cents. Ils sont aussi l'un des plus anciens, puisqu'ils faisaient partie du peuple juif, dont ils se sont séparés peu avant l'ère chrétienne. La cause du schisme : ils ne reconnaissaient pas le temple de Jérusalem et lui préféraient le mont Garizim, près de Naplouse, qui fut effectivement le premier sanctuaire des Hébreux, lors de leur arrivée dans la Terre Promise. D'autre part, leur «patrimoine génétique» étant resté intact depuis les temps bibliques, les Samaritains descendent authentiquement des tribus perdues dont le sort a toujours intrigué les juifs et les chrétiens : de l'Afghanistan à l'Equateur, des Etats-Unis au Japon en passant par le Caucase, beaucoup ont vu en eux des ancêtres. Aujourd'hui devenus des citoyens de plein droit de l'Etat juif, ils continuent à fêter leur Pâques sur le mode antique, en sacrifiant des agneaux.